Rappel de vaccin en retard, c’est grave ?

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Avec le confinement rendu nécessaire par l’épidémie de Coronavirus, de nombreux chiens et chats n’ont pas pu faire leur vaccin à temps. Est-ce grave ? Dans la plupart des cas, non, mais tout dépend de la maladie et du statut immunitaire de l’animal. En effet, on ne peut pas considérer la protection d’un adulte qui a jusque-là été régulièrement vacciné et celle d’un chaton ou d’un chiot.

Cas des chatons et des chiots :

Les recommandations actuelles de l’Ordre National des Vétérinaires sont de ne pas vacciner pendant la période de confinement et donc de ne pas sortir les animaux pour éviter tout risque de contamination. En France, les virus les plus à craindre pour les chiots et les chatons sont les parvovirus. Ils sont responsables du typhus chez le chat et de la gastro-entérite hémorragique chez le chien. Les zones à risques sont généralement bien identifiées par les vétérinaires dans leur secteur. Si vous n’avez pas d’autres solutions que de sortir votre chiot ou si vous craignez d’être dans une zone à risque, posez la question à votre vétérinaire. Si vous aviez déjà effectué une première vaccination mais que le rappel ne peut pas être effectué, vous devrez probablement recommencer un protocole de vaccination complet.

Cas des chiens et des chats dont c’est le premier rappel de vaccination annuel :

L’immunité vaccinale n’est pas acquise sur 100% des chiens et des chats dès la première année. Certains ont une immunité qui entraîne un défaut de vaccination la première année. C’est une des raisons pour lesquelles les protocoles de vaccination sont en train d’évoluer actuellement : le vaccin qui était effectué 1 an après la dernière vaccination devrait être effectué plutôt vers l’âge de 1 an selon certaines recommandations. Pour ces chiens et ces chats, la baisse de la protection vaccinale peut être plus rapide que pour des adultes plus âgés. Il faut donc être prudent et limiter les sorties dans les lieux fréquentés par d’autres chiens et chats.

Cas des chiens et des chats adultes ayant reçu au moins 2 rappels annuels :

Certains vaccins induisent une immunité largement supérieure à 1 an. C’est le cas des vaccins pour la Parvovirose, la Maladie de Carré et l’Hépatite de Rubarth chez le chien. C’est également le cas pour le typhus et la leucose chez le chat. Pour ces maladies on peut donc décaler le rappel de vaccination de plusieurs mois voire plusieurs années pratiquement sans risque.

D’autres vaccins induisent une immunité incomplète, par exemple chez le chat les vaccins pour l’herpesvirose et la calicivirose traditionnellement appelées coryza. Il existe des incertitudes sur la durée réelle de protection de ces vaccins contre la maladie, mais tous s’accordent à dire qu’elle est supérieure à 1 an.

Le cas semblant le plus problématique dans les régions à risque, dont les Ardennes, est celui de la leptospirose. Peu d’études fiables sont disponibles pour définir la durée de l’immunité réellement acquise par cette vaccination. Une étude récente* a cependant démontré que la durée de l’immunité procurée par un rappel de leptospirose est au moins de 15 mois pour le variant principal. Le confinement ne devant pas durer plus de 3 mois, cette maladie ne devrait pas poser de problèmes.

*Grosenbaugh DA, Pardo MC,Fifteen-month duration of immunity for the serovar Grippotyphosa fraction of a tetravalent canine leptospirosis vaccine, Vet Rec. 2018 Jun 9;182(23):665.

Le réservoir principal de la leptospirose dans les Ardennes est le rat.

Cas particulier des vaccins contre les maladies transmises par les tiques :

Ixodes Ricinus

Il n’existe pas de données scientifiques fiables permettant d’évaluer la durée des vaccinations contre les maladies transmises par les tiques au-delà de 1 an. Pour la protection contre la piroplasmose et la Maladie de Lyme, il faudra donc renforcer la lutte contre les tiques. Chaque secteur étant différemment impacté, il est préférable de se rapprocher de son vétérinaire afin de connaître le moyen de lutte le plus adapté dans son secteur. Il conviendra également d’éviter toute promenade dans les zones où sont présents des buissons et des herbes hautes pouvant servir d’abris aux tiques.